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Etiopathe : la tête et les mains

10/04/2018

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Créée en 1963 par Christian Trédaniel, l’étiopathie reste pourtant quasi inconnue en France.

La plupart des gens découvrent l’existence du métier d’étiopathe grâce au bouche-à-oreille, après avoir rencontré sans succès tous les autres spécialistes, essayant d’enfin trouver une solution à leurs problèmes de santé.

L’étiopathe se veut différent. Il est différent. Principalement sur la réflexion menée, la démarche, car la finalité est identique : soigner le patient.

Et l’étymologie même l’explique : en grec, aitios signifie la cause, pathos, la souffrance. Vous l’avez compris, l’étiopathe cherche d’abord à connaître les causes d’une maladie, avant de pouvoir l’éliminer. Traiter la cause plutôt que les symptômes. Comprendre avant d’agir, utiliser sa tête puis ses mains. Découverte de ce métier pas comme les autres.

Identifier la cause : son défi et sa mission

Considérant le corps humain comme un tout, un système comportant une multitude de sous-systèmes, l’étiopathe adopte une réflexion globale. Il pense et aborde le fonctionnement de vos systèmes articulaires, nerveux, digestifs… en posant simplement des questions. Et il s’appuie alors sur une grille d’analyse et de raisonnement pour identifier la ou les causes du problème physique rencontré. Plus qu’atténuer les symptômes, l’étiopathe rétablit l’équilibre.

Le traitement en lui-même vous fera fortement penser à celui d’un ostéopathe puisqu’ils partagent la même méthode : le traitement manipulatif. Cyrille Josset, praticien reconnu et professeur à la FEP (Faculté d’Etiopathie de Paris), avance même dans une interview

qu’il s’agit de la « méthode la plus aboutie de traitement manipulatif ».

Après avoir utilisé son cerveau – ce dont se félicite Cyrille Josset, «c’est très stimulant intellectuellement, on passe notre temps à chercher, comprendre, démontrer… » -, l’étiopathe se sert de ses mains. Un métier à la fois intellectuel et physique. Seul désavantage du métier : pas de collègue et un brin de solitude.

Car il se pratique en cabinet, seul, en libéral. Les solutions ? Partager un cabinet avec d’autres praticiens, ou les repas et autres ateliers entre professionnels afin de créer des liens et partager les expériences respectives.

Concrètement, quelles maladies soigne-t-il ?

Formé et disposé à comprendre le corps humain dans sa globalité, l’étiopathe peut donc soigner toutes les maladies. Son éventail de compétences s’avère extrêmement large. Preuve en est, il traite les troubles :

  • ORL : sinusite, rhinite, otite, etc ;
  • de l’appareil respiratoire : bronchite, asthme, etc ;
  • gastro-entérologiques : reflux gastrique, ballonnements, constipation, etc ;
  • généraux : incontinence, nausée, luxation, élongation, sciatique, insomnie, migraine, ménopause, etc.

 

 

Une chose à savoir cependant, surtout pour le patient : l’étiopathe n’est pas conventionné par la sécurité sociale. Pourquoi ? Car l’étiopathie n’est pas reconnue comme une médecine conventionnelle. Et oui, en France, ce genre de processus est long, très long… Les médecines dites « alternatives » souffrent toujours d’une étiquette difficile à décoller, malgré leurs résultats. Résultats dont tiennent compte les mutuelles, a contrario, puisqu’elles sont 104 à reconnaître et rembourser l’étiopathie.

Une formation exigeante

Et ce, aussi bien humainement que matériellement. Le cursus durant six années après le bac, avec une admission sur dossier, il faut donc faire montre d’une vraie motivation pour aller au bout. Par ailleurs, selon Cyrille Josset toujours, il est nécessaire d’être doté « d’une bonne mémoire ». Au cours de trois cycles de deux années chacun, vous revoyez les fondamentaux puis montez en expertise dans de nombreux domaines : étiopathie, anatomie, physiologie, biologie, endocrinologie, radiologie… Pas une mince affaire. Toutefois, les cours, mêlant théorie et pratique, se veulent ludique, intéressant, vivant. Le professeur a pour habitude de soumettre un problème, à charge des élèves de trouver la solution. Et la logique ne change pas à propos du cursus en général, vous alternez théorie avec les cours et pratique avec les stages. D’abord purement observateur chez le praticien qui vous accueille et forme, l’étiopathe commence véritablement à pratiquer et manipuler des patients en 5ème année.

   

   

Une méthode d’apprentissage qui forge aussi des qualités humaines recommandées pour exercer ce métier : patience et capacité d’écoute d’abord, adresse et précision des gestes ensuite. Comprendre puis agir, toujours. Et c’est tout ? Motivation et mémorisation ?

Presque : ajoutez-y le coût financier, pas anodin. Entre 6 000 et 7 000€ annuel jusqu’en dernière année, laquelle ne coûte ensuite que 1 700€. Entre 31 700 et 36 700€ au total, donc. Sans oublier l’éventuel loyer de votre logement, si vous n’êtes pas originaire de Rennes, Toulouse, Lyon ou Paris, là où se déroulent des formations. Pas de panique, il s’agit d’un investissement quasi sûr. Les professionnels se font assez vite et rapidement leur place.

Un futur radieux

C’est LA bonne nouvelle : étiopathe est un métier d’avenir. Avec toutes les maladies et problèmes physiques rencontrés par les salariés aujourd’hui – notamment avec la sédentarisation du travail au bureau et ses douleurs chroniques -, la demande croît. Constamment. Ainsi, les jeunes diplômés ne font pas face à une concurrence acharnée et la réussite ne dépend que des compétences.

Et si vous réussissez professionnellement, ce sera le cas financièrement, car le prix d’une consultation atteint en moyenne 45€, un montant tout à fait classique pour un spécialiste. Le patient est soigné, l’étiopathe a atteint son objectif : un succès. C’est d’ailleurs ce que souligne avec un grand sourire Cyrille Josset : « La reconnaissance du patient est immédiate et c’est extrêmement gratifiant. » En somme, tout le monde est content.

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