L’entretien professionnel fera, en ce début d’année, dans la vie de nombreux salariés, c’est un rendez-vous attendu. Véritable outil de mise à jour de votre profil professionnel, il vise à vous rendre les reines de votre carrière. On fait le point.
L’entretien professionnel : ce que c’est, ce que ce n’est pas
Les temps changent : fini l’époque où l’on pouvait passer une carrière entière dans une même entreprise. Une vie professionnelle est faite d’accidents, de détours, de rebonds.
Encore faut-il donner aux professionnels de quoi rebondir ! C’est pourquoi le gouvernement a fait de la formation professionnelle une de ses leviers prioritaires dans la lutte contre le chômage. La création d’un Compte Personnel de Formation (CPF) et l’instauration d’un entretien professionnel doivent changer l’approche du salarié et responsable.
La nouveauté n’est pas évidente ; la notion d’ « entretien professionnel » ne semble pas si neuve.
Attention, cependant : il convient de ne pas confondre les entretiens professionnels avec les entretiens annuels d’évaluation, qui bien que non obligatoires, sont mis en place dans de nombreuses entreprises.
Ces nouveaux entretiens n’ont pas pour finalité d’évaluer le travail du salarié, mais d’envisager une stratégie d’adaptation au marché de l’emploi. En clair, le salarié et l’employeur prennent un moment pour discuter ensemble de l’adéquation entre le profil du collaborateur et son poste, les évolutions de ces derniers, et les stratégies à mettre en place pour avancer. Le mot d’ordre est clair : formation. De par cette nouvelle loi, l’employeur est effet tenu d’ « assurer l’employabilité » de ses employés.
Autant dire que cet entretien gagne à être préparé avec minutie. C’est pourquoi l’employeur est tenu de fixer la date suffisamment en avance pour que lui et son salarié puissent réfléchir aux objectifs. Pour le dirigeant (ou DRH), il convient de se pencher sur le profil du collaborateur : son ancienneté, ses tâches, ses éventuelles formations, et de rapprocher toutes ses informations des objectifs futurs de l’entreprise. De son côté, le salarié se doit de réfléchir à ses blocages et ses aspirations, afin de proposer des pistes concrètes.
Ces rencontres donnent lieu à un compte-rendu écrit, dont une copie est remise à chaque participant.
Attention, le télétravail et confinement n’empêchent pas l’entretien, même en visio.
Les obligations patronales
Compte tenu de la rapidité avec laquelle évolue les professions et outils, le gouvernement a imposé une fréquence d’un entretien tous les deux ans, maximum. La première vague doit donc avoir lieu avant le 7 mars 2021, pour les salariés en poste au 7 mars 2021. Un entretien doit également être organisé après une longue période d’arrêt (congés sabbatique ou maternité, par exemple).
Tous les salariés sont concernés par cet entretien, quelle que soit la nature de leur contrat ou la taille de leur entreprise. Au bout de trois entretiens (soit tous les six ans), une synthèse est rédigée qui permet de vérifier que le collaborateur a bénéficié au cours de cette période d’au moins un avancement majeur : action de formation, ou validation des acquis de l’expérience (VAE), ou d’une augmentation salariale. Dans le cas contraire, le salarié verra son compte personnel de formation (CPF) crédité de 100 heures supplémentaires (130h s’il travaille à temps partiel).
De plus, comme il s’agit d’une obligation légale, le salarié peut, en cas de non-respect, demander à son employeur des dommages et intérêts s’il estime avoir subi un préjudice.