Deloitte, un cabinet d’audit et Taste, une agence de recrutement, se sont associés dans le but de publier une étude concernant la rémunération du secteur des associations et des fondations. Pour réaliser cette étude, ils ont bénéficié du soutien du Comité de la Charte, de France générosités et du Centre français des fonds et fondations. L’enquête a été menée grâce à 4 112 fiches de paye, récoltées au sein de 50 fondations ou associations. Ce secteur Non Profit, fonctionnant grâce à la générosité, représente 3,2% du PIB français. Pourtant, sur les 1,3 million d’associations, seules 165 000 génèrent de l’emploi.
Un salaire de base plus faible
En comparaison avec le secteur marchand, les salaires du secteur des associations et fondations sont en moyenne 17% inférieurs. Cette différence est moins flagrante chez les non-cadres (6%) que chez les cadres (33%). L’écart entre les plus basses et les plus hautes rémunérations est de 5,5 alors qu’il est de 8,4 dans le secteur marchand. L’évolution du salaire de base prévue en 2014 oscille entre 2,3 et 2,5%.
Des disparités de salaires au sein du secteur Non Profit
Au sein même de ce secteur, on observe aussi des inégalités. Les salaires des fondations sont en moyenne 7% plus élevés que ceux des associations. A même niveau de responsabilité, l’écart de salaire entre les plus grandes organisations et celles de petite taille est de 6%. Il est de 7% dans le secteur marchand.
On note que le secteur de l’humanitaire offre des rémunérations 6% inférieures à la moyenne du secteur des associations et fondations, tandis que celles du secteur médico-social sont supérieures de 11% à la moyenne et seulement 6% inférieures au secteur marchand.
Les rémunérations de ce secteur varient également en fonction du lieu. A Paris, les salaires sont 6% plus élevés qu’en province. On remarque également que des différences de rémunération entre les familles de métiers subsistent alors qu’elles tendent à disparaître dans le secteur marchand.
Une quasi-absence de part variable
Moins d’une organisation sur cinq a recours à la rémunération variable et pour des montants variant entre 200€ et 2 000€. Dans le secteur marchand, près de 9 sociétés sur 10 ont mis en place un système de part variable individuelle, oscillant entre 6% (pour les jeunes cadres) et 25% du salaire (pour les cadres supérieurs). Concernant la rémunération variable collective, aucune organisation n’y a recours, contrairement au secteur marchand.
L’égalité hommes/femmes
Le secteur des associations et fondations compte 67% de femmes, tandis que le secteur marchand n’en recense que 46%. Cependant, plus le poste est élevé dans la hiérarchie, plus le nombre de femmes diminue. Elles sont donc plus présentes chez les non cadres (77%) que chez les cadres supérieurs (38%). Dans le secteur marchand, il y a seulement 18% de femmes aux postes de cadres supérieurs ou cadres dirigeants.
De plus, ces dernières sont victimes d’un écart de rémunération par rapport aux hommes. Cet écart est en moyenne de 3,8%, il oscille entre 2,5 (pour les non cadres) et 6,1% (pour les cadres supérieurs). Cette inégalité salariale est comparable à celle du secteur marchand.
Sarah Lefeuvre