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Economie : faut-il avoir peur de tonton Uber ?

11/04/2016

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Le 26 janvier dernier, les conducteurs de taxis ont une nouvelle fois exprimé leur colère dans les rues parisiennes. Images d’aéroports saturés de touristes désœuvrés et de pneus en flammessur le périphérique ; la colère et la violence ont dominé les échanges. En cause, le développement d’applications mobiles comme UBER, accusées de mettre en péril la profession en proposant des services de taximen improvisés à des prix défiants toute concurrence.  L’ « uberisation » est nom donné à cette nouvelle offre et le nouvel ennemi de bon nombre de salariés français. Si la révolte des taxis est sans doute l’opposition la plus frontale, la plus violente, elle doit être considérée comme la partie immergée d’un défi économique aux allures de montagnes.

 

Uberisation : une définition sujette à caution

Comme souvent, l’apparition d’un néologisme en –tion traduit l’émergence d’un processus, d’un phénomène nouveau bien difficile à rentrer dans une case déjà existante. Tel est le cas aujourd’hui avec l’incontournable « uberisation » de l’économie.

L’origine du mot, elle, est connue et indéniable. Uber est une application américaine lancée en 2009 et visant à faciliter la réservation de taxis dans les grandes villes. Grâce à elle, un piéton fatigué n’a qu’à dégainé son téléphone portable pour que le véhicule disponible le plus proche vienne le chercher. Uber, en somme, c’est l’utilisation des nouvelles technologies (smartphone, géolocalisation) au service des consommateurs. Mais pas uniquement.

Ce qui fait la distinction d’Uber et lui permet d’afficher des prix bien plus bas que le traditionnel taxi, c’est qu’il ne recourt pas à des professionnels mais des messieurs et mesdames tout le monde ravis de rendre ce service pour quelques euros. Le modèle Uber est donc avant tout un système qui supprime les intermédiaires par la mise en relation directe du client et du service, de particulier à particulier. C’est pourquoi certains parlent d’ « économie collaborative », pour souligner cette horizontalité des échanges et la mutualisation des biens.

Le succès rencontré par la plateforme fut énorme, immédiat, et fait aujourd’hui tache d’huile : le covoiturage, l’hôtellerie, les services à domicile, la restauration, l’érotisme et même la justice sont autant de secteurs confrontés à la concurrence de ces applications. Si certains professionnels y trouvent leur compte (les restaurateurs, notamment, qui sortent de leurs établissements pour livrer à domicile), d’autres y voient une menace à l’existence même de leur métiers. Les taxis se sentent ainsi grandement fragilisés, tout comme les hôteliers, incapables qu’ils sont de s’aligner sur les tarifs pratiqués par les particuliers connectés. Pour eux, « uberisation » serait plutôt synonyme de « précarisation ».

 

Opportunités et précarité au menu

Doit-on voir dans cette grogne, comme on le lit souvent concernant les taxis, une réaction de mauvais perdants trop confortablement installés dans un monopole ? Non. La concurrence présentée par ces nouveaux services est de toute évidence déloyale. En effet, alors que les professionnels sont soumis à un certain nombre d’impératifs légaux et financiers (respect des normes de sécurité, d’hygiène, protection des salariés et coûts des charges patronales), les plateformes fonctionnent à minima, sans salariés ni locaux démesurés. AirBnB -qui concurrence les hôtels en permettant à des particuliers de proposer leur canapé ou appartement- est ainsi devenu le premier logeur mondial (1,5 millions de chambres) sans posséder aucun établissement hôtelier.

Parce qu’elles se placent quelque part entre le petit boulot, le service entre amis et la petite annonce, ces plateformes attirent les profils les plus fragiles (étudiants, chômeurs, travailleurs précaires) désireux de compléter leurs revenus. Chez Uber, par exemple, 25 % des inscrits sont en recherche d’emploi, dont 43 % depuis au moins deux ans. L’uberisation a donc pour principale vertu de faciliter l’accès ou le retour à une activité, et nombreux sont ceux qui y voient un remède possible au chômage chronique et durable.

« Mais à quel prix ? », rétorquent les détracteurs. Peut-on parler d’emploi en dehors de tout contrat de travail ? 

 

Pour lire l'intégralité de cet article, rendez-vous dans le numéro d'avril de RECRUT.COM [Gratuit].

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