Pour éclairer sous deux angles différents le fonctionnement des jobs d’été, nous avons choisi de donner la parole à deux professionnels qui exercent dans ce milieu. Une adjointe de direction dans un Accueil de Loisirs ainsi qu’une jeune fille de 20 ans qui travaille l’été depuis plusieurs années détaillent leurs expériences.
Juliette PLANCHON, adjointe de direction au sein d’un Accueil de Loisirs dépendant de la ville de Champigny sur Marne, travaille en étroite collaboration avec le directeur de la structure. Elle s’occupe principalement de développer le projet pédagogique.
Pouvez-vous nous présenter vos fonctions au sein du centre ?
J. P : Le projet pédagogique met en place des objectifs, mais il recouvre aussi tout ce qui concerne l’organisation de la vie collective quotidienne.
Par le biais d’activités, les animateurs doivent répondre aux objectifs du projet pédagogique. Mon rôle est avant tout d’être à l’écoute de l’équipe d’animation et de leur proposer mon aide. La structure dans laquelle je travaille accueille une centaine d’enfants le mercredi et pendant les vacances, ce qui nécessite la présence de deux personnes dirigeantes. Le centre accueille des enfants âgés de trois à treize ans, des classes maternelles et élémentaires.
Quels sont les emplois saisonniers proposés aux étudiants ?
J. P : L’emploi saisonnier proposé aux étudiants est celui d’animateur. Il faut être au minimum âgé de 17 ans et justifier d’une autorisation parentale. Si l’étudiant est majeur, elle n’est évidemment pas nécessaire.
Quelles sont les qualités essentielles pour exercer dans ce secteur ?
J. P : Les qualités indispensables sont la disponibilité, le sens des responsabilités, le dynamisme et plus que tout, la patience avec les enfants. Les animateurs doivent être souriants et disponibles pour accompagner et distraire leur jeune public. Ce travail demande un investissement important : les animateurs doivent aimer leur travail. Tous les étudiants ne sont pas en capacité d’exercer cette fonction. La préparation de grandes journées à thème, les campings organisés demandent beaucoup d’attention et de rigueur, même si l’emploi est saisonnier.
Toute l’année, le mercredi et pendant les petites vacances, nous travaillons avec des étudiants; mais la période estivale est celle qui demande le plus d’énergie, de créativité, de dynamisme et d’écoute.
Le BAFA est-il toujours indispensable pour travailler dans l’animation ?
J. P : A Champigny, le BAFA est réclamé pour les jobs d’été; mais il n’est pas forcément exigé dans d’autres mairies ou en Centre de Vacances. En tant que directeur d’accueil de loisirs, nous devons respecter la réglementation de la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports et nous sommes soumis à des quotas stricts pour l’embauche d’animateurs diplômés (BAFA), d’animateurs stagiaires (en cours de BAFA) et d’animateurs non diplômés.
C’est pour cette raison que le Centre Municipal de l’Accueil à l’Enfance de Champigny n’embauche, durant l’été, que des animateurs en possession du BAFA ou en cours de formation. Laurie MARTIN âgée de 20 ans occupe des jobs d’été depuis l’âge de 16 ans. Elle livre ses impressions sur le monde des emplois saisonniers et ses recettes pour trouver un emploi.
Est-il difficile de décrocher un job d’été ?
L. M : D’après mes expériences, trouver un emploi pour l’été est ardu. Il y a beaucoup de candidatures et souvent peu de places à pourvoir... Cependant depuis l’âge de 16 ans, j’ai, chaque été, réussi à décrocher un job d’au moins quelques semaines. Il faut trouver les moyens de surmonter les premières difficultés qui peuvent décourager.
Rechercher un emploi pour ses vacances d’été demande de l’organisation : il faut s’y prendre à l’avance, prévoir ses disponibilités pour les vacances ... Mais avec de la volonté, beaucoup de dynamisme, et de la ténacité, on parvient en général à ses fins !
Par quels moyens effectuez-vous vos recherches ? (Internet, relations, petites annonces...)
Tout dépend du job recherché. Quand j’ai fait du baby-sitting plus jeune, je suis passée par des petites annonces et j’en ai parlé autour de moi. Le bouche à oreille fonctionne à merveille pour ces petits jobs. Mais en ce qui concerne les emplois «plus importants» que j’ai occupés à ma majorité, je suis passée par les agences d’intérim. Cependant, le meilleur moyen pour décrocher un bon petit job pour l’été reste le «piston», encore faut-il avoir de bonnes relations.
Avez-vous été bien intégrée dans les sociétés qui vous ont embauchée ? L’ambiance était-elle bonne ?
L. M : Dans la plupart des cas, oui. Il arrive parfois que l’ambiance ne soit pas agréable pour autant. Les salariés permanents ne sont pas toujours accueillants avec les jeunes de l’été. On ressent parfois une forme de rivalité, mais cela reste relativement rare.
J’ai toujours apprécié travailler l’été car les emplois que j’ai occupés m’ont toujours convenu. Tout dépend de chacun : être sûr de soi, ouvert d’esprit et posséder un bon sens relationnel est déterminant