Par le biais de leurs croquis, maquettes, figurines et œuvres audiovisuelles, une quinzaine d’artistes internationaux sont mis en lumière à la Gaîté Lyrique. Cette exposition a pour but de faire découvrir les ficelles d’un univers rempli de jeunes talents à la créativité débordante.

Vous avez dit Stop Motion ?

L’étrange Noël de Monsieur Jack, Fantastic Mr Fox ou encore Chicken Run sont autant de films utilisant l’animation en Stop Motion, appelée aussi animation en volume. Le procédé, vieux comme le cinéma lui-même, consiste à photographier des images fixes dont les objets ou personnages sont légèrement bougés entre deux prises de vue afin de donner l’illusion du mouvement lorsque les photographies sont assemblées.

Le tournage d’un court-métrage, film ou clip en Stop Motion demande beaucoup de temps et une minutie phénoménale. Dans le milieu professionnel, une journée entière est nécessaire pour filmer une seconde, une seconde qui nécessite environ 24 prises de vues. On ose à peine imaginer les nuits blanches passées pour esquisser la forme d’un sourire, produire un dialogue ou une balade à vélo.

L’innovation au service de la tradition

Les artistes exposés sont des bricoleurs, ils réinventent et adaptent à leur manière le Do It Yourself  des punks d’autrefois. Leurs créations sont un savant mélange de travaux manuels et d’avant-garde digitale, le tout élaboré à l’aide d’un grand savoir-faire. Bien que l’ère numérique dans laquelle ils vivent leur fournisse des outils innovants, l’animation en Stop Motion permet à ces jeunes auteurs de replacer l’artisanat et le travail manuel au centre de leur production.

Autant ils font appel à des technologies de pointe, autant celles-ci mettent à l’honneur des traditions qui remontent aux premiers pas du cinéma.

Les premiers pas de l’enfance sont souvent au cœur du processus de création des artistes de Stop Motion. Kyle Bean (le créateur de l’affiche de l’exhibition) voit son travail comme un prolongement des constructions de Lego de son enfance ; Sumo Science, le collectif anglais, joue avec les codes d’Alice au pays des Merveille et de Jonas et la Baleine ; quant à Hayley Morris, elle revendique son appartenance à la génération MTV au travers de ses œuvres.

Devenir le réalisateur d’un film participatif avec la Kino Factory

Pendant 4 mois, le public aura l’occasion de visiter un plateau de tournage spécialement aménagé pour l’occasion. L’équipe de l’association KinoFabriK sera présente sur place pour initier les réalisateurs en herbe aux rouages de l’animation image par image. Le film collaboratif, conçu sur le principe du « cadavre exquis », sera diffusé sur le site internet de la Gaîté Lyrique.

Pour ceux qui veulent approfondir les techniques du Stop Motion, des ateliers de perfectionnement sont mis en place tous les mardis de 19h à 21h30 (sur réservation).

Envisager un avenir professionnel dans l’animation 

L’animation est un secteur qui fait rêver, mais les places sont excessivement chères au vu du peu d’offres d’emplois. Quelques écoles préparent à une carrière dans l’animation mais pas dans la Stop Motion en particulier. Le DMA Cinéma d’animation, préparé à l’ESAAT ou à l’école Estienne, permet d’acquérir des compétences en 3D et en 2D, tout en touchant à certaines techniques du Stop Motion. Cependant, selon les professionnels, rien ne vaut un tournage pour se former. Ils conseillent aussi de commencer par réaliser ses propres projets.

Voici quelques uns des métiers que l’on peut retrouver sur un tournage :

-       -Chef opérateur : également appelé directeur de la photographie, il est responsable des prises de vue.

-       -Machiniste : il met en place le nécessaire aux différents mouvements de caméra, déplace les machines et les éléments de décors.

INFOS PRATIQUES

Tarifs : 7,5€ plein tarif / 5,5€ tarif réduit / gratuit pour les adhérents

Horaires : du mardi au vendredi 14h-19h30 jusqu’au 10 août 2014

Adresse : 3 bis rue Papin, 75003 Paris

*© vinciane verguethen

Hélène Legendre