Moins de 15 % des salariés français travaillent le 1er mai, jour férié par excellence qui a cette année la méchanceté de tomber un dimanche. Il n’amputera donc aucune semaine, ni ne viendra donner lieu à un long week-end. Dommage !
Le 1er mai compte parmi les seuls jours fériés qui ne découlent pas du calendrier religieux. Souvent appelé « Fête du Travail », il correspond selon son appellation officielle la « Journée internationale des travailleurs ». Malgré l’attachement reconnu des Français pour la grève, c’est un mouvement ouvrier américain qui a laissé son empreinte dans l’histoire.
Nous sommes en 1884 et les syndicats appellent dans tout le pays à cesser le travail pour obtenir la limitation quotidienne de travail à huit heures par jour. La date du 1er mai n’est pas choisie au hasard : elle marque à la fois le premier jour de l’année comptable des entreprises et la fin de contrat des ouvriers, ce qui rend un arrêt de travail à cette date particulièrement délicat pour les employeurs.
Le jour J, ils sont ainsi plusieurs centaines de milliers sur tout le territoire américain pour des mouvements qui vont gagner en ampleur et entraîner la mort de huit représentants des forces de l’ordre et la condamnation, à la pendaison ou la perpétuité, pour huit syndicalistes.
C’est à l’occasion de la réunion de la Deuxième Internationale Socialiste en 1889 que la journée du 1er mai acquiert sa dimension symbolique. Cette date sera chômée jusqu’à ce que soit votée la journée de huit heures.
Aujourd’hui, une grande majorité de pays de par le monde célèbre le 1er mai comme fête des travailleurs. Parmi les exceptions notables, on distingue l’Australie, le Canada, mais aussi et surtout… les Etats-Unis ! En effet, le pays des manifestations de 1884 considère aujourd’hui le 1er mai comme une journée de célébration de la seule classe ouvrière ; il n’est donc pas chômé et ne fait l’objet d’aucune manifestation populaire.