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Coup de cœur : l’infirmière qui nous dévoile "la vie des gens"

01/04/2015

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« La vie des gens » est un documentaire qui fait mouche, et dont le visionnage provoque une grande bouffée de fraternité. A découvrir dès maintenant au cinéma, ou lors d’une des passionnantes projections-débats organisées par l’équipe !

SYNOPSIS / Saison après saison, la pétillante Françoise, infirmière libérale, illumine la vie des gens. Avec beaucoup d’humour et de tendresse, elle fait bien plus que soigner nos aînés… elle préserve le lien social.

 

 « La Vie des gens » est un documentaire de plus de quatre-vingt minutes qui filme les personnes âgées… Le sujet a beau être extrêmement porteur, il a également de quoi rebuter. Et pourtant, bien que mettant en scène une infirmière libérale, les questions techniques (les soins, les conditions financières) ne sont que survolées : le travail à domicile n’est envisagé que sous l’angle des relations humaines qu’il rend possible.

« Mon métier est agréable car je ne vends rien.  J’oublie le soin, je ‘passe un moment’ avec mes vieux. »

La force du film est d’éviter l’écueil des clichés qui entourent la thématique du vieillissement et de la fin de vie. En effet, il n’est question ni des lourdes conditions de travail des soignants (on saisit cependant le dévouement que suppose leur fonction), ni l’ostracisme social dont souffrent les personnes âgées (même si, là encore, on le perçoit en filigranes). La question centrale est plutôt celle de la dépendance, que le réalisateur a la subtilité d’enrichir : l’infirmière Françoise prend soin de ses patients tout comme ces derniers prennent soin d’elle. Elle se refuse d’ailleurs à parler de « patients », tant elle sent que sa seule présence apporte parfois plus de soulagement que les gélules qu’elle distribue. Brute de pomme et taquine, elle n’hésite pas à s’asseoir sur le politiquement correct et qualifier ses interlocuteurs de « vieux plumeaux », dont elle moque les plaintes et idées noires. De quoi dédramatiser la question de la fin de vie. Véritable « étoile filante », Françoise séduit par sa langue bien pendue et son dynamisme ; ses trajets au grand air sur sa trottinette contrastent ainsi subtilement avec l’enfermement immobile qui constitue le quotidien des personnes âgées dont elle s’occupe et qui s’évadent à travers elle.

« Quand on n’a plus de projets, on fait quoi ? On pense au passé… et ce n’est pas toujours agréable. »

Il convient cependant de rendre à César ce qui lui appartient : plus encore que Françoise, ce sont ses « vieux » qui offrent au film un charme incomparable. Ces derniers font voler en éclat l’image traditionnelle que nous avons de nos aînés. S’ils sont effectivement souvent seuls, tristes parfois et enfermés toujours, ils se montrent également moqueurs, extrêmement ironiques, voire particulièrement grivois. La forme documentaire et le refus de recourir à la voix off font de leurs portraits de véritables diamants bruts qui n’auraient pas gagné en piquant dans une œuvre de fiction : la rigueur capillaire de Mlle Coindet (et ses beaux yeux tendres), l’incompréhensible bouillie verbale de Mlle Darnand, la sagesse douce et mélancolique de M. Sermet, l’amour intact et coquin du couple Arcioni, dont l’époux consulte quotidiennement les pages nécrologiques du journal pour faire le compte des amis partis... Ils sont touchants, drôles, élégants, totalement fous ou parfaitement lucides ; ils nous donnent un aperçu de l’incroyable richesse dont se prive une société qui dénigre ses aînés.
Depuis la fin du tournage, huit des protagonistes sont décédés, nous apprend Françoise lors de la table ronde post-projection. Ce documentaire constitue pour eux un bien bel hommage en ce qu’il montre une fin de vie digne, humaine et fraternelle…. Il est temps, semble-t-il, de reconsidérer l’image si souvent négative des travailleurs à domicile.

« Vous savez quelle est la première question que m’ont posée les patients lorsque je leur ai dit que j’avais vu le film avec du public ? ‘Est-ce qu’ils nous ont aimés ?’ Les personnes âgées ont besoin d’être aimées. » 

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Une production MITIKI, avec le soutien d'ASSYSTEL

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