Le débat a été lancé autour de la problématique environnementale en Ile-de-France. La majorité régionale a décidé de mettre en place les Etats généraux de la conversion écologique et sociale, appelé aussi les « écociliens ». L’objectif annoncé étant de réduire notre impact écologique et de diminuer les inégalités sociales et territoriales. Après des mois de débat, l’assemblée plénière du mois de février a conclu cette première étape fondamentale de réflexions et de propositions.
Différents domaines d’intervention
Pendant 15 mois, experts, élus, associations, entreprises, syndicats, citoyens… se sont réunis afin d’élaborer des préconisations sur différentes thématiques : métiers et bâtiment, mobilités-transports, agriculture-alimentation, industrie-relocalisation, haute qualité sociale.
L’assemblée plénière de février a clôturé ces nombreux mois de réflexion. Dans une ambiance studieuse, tandis que les participants gagnent leurs chaises comme des écoliers dans une salle de classe, le président de la région Ile-de-France entame la séance avec un discours d’ouverture.
C’est un Jean-Paul Huchon décontracté qui débute : « Je suis assez heureux d’être chargé d’ouvrir cette assemblée plénière (…), appelée aussi les écociliens ». L’engagement écologique et sociale est « importante et participera à la nouvelle économie ».
Il constate qu’un phénomène nouveau fait son apparition : les sujets complexes intéressent désormais les concitoyens, preuve d’une maturité démocratique. En effet, 35 000 franciliens ont suivi les ateliers sur internet. Preuve pour Huchon que la région ne s ‘engage pas dans « une utopie », mais qu’elle va réformer et faire croître ce qui existe déjà avec le soutien des habitants.
Les préconisations retenues
Chaque atelier était dirigé par un président, chargé ensuite de rendre un rapport de préconisations. L’occasion de faire un tour d’horizon des résultats.
Concernant le groupe « agriculture et alimentation », la présidente Hélène Gassin est parti d’un constat simple : le territoire régional comprend encore 51% d’espace agricole et 24% d’espace forestier. Toutefois, la surface diminue chaque année du fait de la forte pression de l’urbanisation. C’est pourquoi le combat se situe au niveau du maintien agricole et sur le lien clef entre les producteurs de proximité et les consommateurs qui veulent des produits de qualité.
Francine Bavay, la présidente du groupe « mobilité », a élaboré une réflexion autour d’une question : « comment utiliser au mieux ce qui existe déjà pour satisfaire les concitoyens ? ». L’idée est de voir comment on peut optimiser ce qui existe déjà, notamment en matière de politique publique, afin de donner un accès égal aux transports collectifs et donc résoudre le problème des transports de nombreux franciliens.
Dans les métiers du bâtiment, le co-président Roberto Romero explique que ce secteur est un levier d’intervention majeur. D’un point de vue environnemental et climatique, les bâtiments constituent une priorité d’intervention. Il va falloir rénover et mettre aux normes 50 millions de m2, mais aussi construire des bâtiments aux normes en vu de l’intérêt général.
Pour Corinne Bord, la présidente de l’atelier « Haute qualité sociale » (HQS), le travail a été ciblé sur 3 points :
- Priorités doivent être dégagés concernant l’égalité professionnelle, le transport et logement, le dialogue social et la qualité de l’emploi, la santé et sécurité au travail, l’articulation de la vie privée et professionnelle…
- Nécessité de définir des indicateurs qui permettraient de remplir des engagements de la part des entreprises pour obtenir des aides
- Etre dans une démarche de progrès pour l’achat et la commande publique francilienne
Enfin, Caroline Bardot pour « Industrie et relocalisations » explique que 120 000 emplois industriels en France ont été perdus. Comment faire pour maintenir les emplois du secteur ? Les résultats présentés sont axés sur trois thématiques :
- Comment implanter en France durablement les entreprises innovantes qui fonctionnent bien ?
- Lorsque les entreprises vont mal, comment maintenir les emplois en Ile-de-France et favoriser éventuellement la reconversion ?
- Quelles formations et quelles compétences pour dynamiser le tissu industriel francilien ?
Le dévoilement des propositions conclut véritablement cette première étape de réflexions et ouvre donc la seconde étape, celle de l’action et de la mise en œuvre. Entre les mots et la mise en action, il n’y a qu’un pas … Sera t’il franchi ?
Pauline de Waele