« Il peut y avoir des mois bons, d’autres moins bons ; mais la tendance, elle est là : le chômage baisse. » Le chef de l’Etat François Hollande était tout sourire lorsqu’il est venu annoncer les derniers chiffres du chômage en compagnie de sa ministre du travail, Myriam El Khomri, cette semaine. Sa venue était une surprise ; de quoi assurer un relais conséquent dans les médias pour la bonne nouvelle de la journée. Cette dernière fut de taille : le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 19 100 personnes en juillet, confirmant le recul souligné par l’INSEE (-0,5 % depuis le début de l’année). Aujourd’hui, le taux de chômage en France métropolitaine est de 9,6 %.

Malgré cette tendance qui invite à l’optimisme, certains indicateurs doivent cependant rester dans le radar des observateurs.

> Les entreprises sont de plus en plus nombreuses (30 %) à juger difficile de recruter des candidats sur la base des compétences. La question de la formation continue apparaît donc encore une fois comme prioritaire.

> Si le nombre de personnes sans activité est effectivement en recul, les personnes occupant un emploi précaire (saisonnier, à mi-temps) sont toujours plus nombreuses. En soit, cette redistribution n’est pas forcément mauvais signe mais traduit une mutation des formes de travail qui fera à terme primer les petits emplois libres sur le salariat traditionnel. Il conviendra donc d’étudier non pas l’évolution du nombre d’emplois précaires, mais la facilité avec laquelle les actifs rebondissent de l’un à l’autre.

> Le nombre de demandeurs d’emploi actuellement en formation est également en augmentation ; rien de plus normal après le lancement du plan gouvernemental « 500 000 formations ». Il s’agira, d’ici quelques mois, de tirer le bilan de cette mesure et étudier le retour à l’emploi des chômeurs formés.