Matthias a 19 ans. Après un bac ES, il s’est inscrit, un peu par paresse et sur les conseils de ses amis et de sa famille, à l’université, en Langues Etrangères Appliquées.
Après 3 mois, il ne peut que constater qu’il n’ira pas au bout de sa formation et n’obtiendra pas sa licence. Manque de suivi qui génère un manque de motivation, les raisons sont nombreuses pour les jeunes d’abandonner en cours, ce type de formation classique. Matthias a, quant à lui, choisi de se réorienter rapidement, pour ne pas perdre son année. Il nous explique pourquoi.
Recrut.com : Alors, vous avez abandonné définitivement la fac ?
Matthias : Oui, cela fait quelques mois déjà que je n’étais plus très assidu … au début, les premiers temps, on découvre, on est motivé et volontaire. Et peu à peu, il est difficile de se discipliner, certains cours ne sont pas assez structurés, cela demande beaucoup de rigueur.
Recrut.com : Pourtant, vous étiez sûr de votre choix ?
Matthias : Oui et non ! Au lycée, on est assez peu informés des différentes voies professionnelles. On connait les formations principales et leurs débouchés mais cela reste superficiel. Ceux qui ont une réelle vocation sont privilégiés. Pour les autres, ce sont souvent les familles ou les amis qui conseillent. Et on ne se connaît pas toujours suffisamment pour faire un choix personnel. Moi, qui étais bon en langue et plutôt bon élève, sans réelle vocation, j’ai suivi les conseils d’amis qui pensaient que le diplôme de LEA me conviendrait bien.
Recrut.com : Est-ce une véritable déception ?
Matthias : Non, je suis même très content de ces quelques mois à la fac. J’aurais bien pu y terminer mon année. Mais je me suis vite rendu compte qu’il me serait difficile de décrocher ma licence, dans les 3 ans à venir. Il faut un tempérament très scolaire et studieux pour suivre les cours de fac, et pour obtenir son diplôme. Ce qui a été positif, ça a été pour moi de constater que les langues étrangères me plaisaient vraiment et que j’avais un niveau très correct me permettant d’espérer en faire un métier.
Recrut.com : Du coup, vous avez abandonné ?
Matthias : Avant de quitter la fac, je me suis renseigné. J’ai discuté longuement avec ma famille et suis allé me documenter au CIDJ sur les métiers susceptibles de m’intéresser. Cela paraît étonnant, mais cette démarche n’était pas envisageable pour moi jusqu’alors, je pensais être sur de moi en m’inscrivant à l’université. J’ai réalisé aujourd’hui qu’il existait une multiplicité de formations qui pouvaient me plaire et que la faculté n’était pas la voie royale ; je pouvais réussir en suivant d’autres études. C’est alors que je me suis tourné vers l’alternance.
Recrut.com : Pourquoi précisément, l’alternance ?
Matthias : D’abord parce que les cours sont dispensés dans une optique professionnelle. Et que l’on sait, d’avance, quel poste on peut espérer obtenir à l’issue des 2 ans d’études. Ensuite, parce que le suivi des cours à l’école est beaucoup plus rigoureux ! Pas question de se laisser aller, les devoirs sont à rendre, l’assiduité est obligatoire, et les classes assez peu nombreuses. Enfin, et ce n’est pas négligeable, je suis rémunéré, ce qui me permet d’éviter les petits boulots qui sont aujourd’hui le lot quotidien des étudiants qui veulent profiter un peu de leur vie parisienne !
Recrut.com : Vous avez cependant dû trouver une entreprise pour vous embaucher ?
Matthias : Oui, et ça a été le plus difficile ! Il faut être motivé et volontaire pour se faire embaucher, surtout quand l’exercice est une première. J’ai choisi de suivre un BTS de vente et production touristique en ayant la possibilité de suivre, par la suite, un troisième cycle, en alternance ou non dans le domaine du management touristique, éventuellement à l’étranger. L’entreprise qui m’accueille est un tour opérateur et je commence à travailler dès le 1er février, je suis impatient de découvrir le monde du travail.
Recrut.com : Pensez-vous que l’alternance nécessite des qualités particulières ?
Matthias : Oui, je pense qu’il faut être travailleur et savoir s’adapter. Il faut pouvoir passer des cours à l’école au monde de l’entreprise en adaptant ses compétences et ses attentes. Mais je ne me fais pas trop de souci. C’est plus facile de travailler quand il y a trop à faire que quand on a l’impression de n’avoir rien de concret à faire, comme c’était pour moi le cas à l’université. Le rythme est également plus intense mais on s’y habitue vite, paraît-il !