A quoi bon parler plusieurs langues étrangères si l’on ne maîtrise pas parfaitement la sienne ? Si tout le monde s’accorde aujourd’hui à considérer l’anglais comme un passage obligé du CV, il est une ligne dont le retour fracassant surprend : « orthographe irréprochable ».
En effet, les collaborateurs à la grammaire irréprochable sont une espèce en voie de disparition, et rejoindre leurs rangs peut s’avérer décisif pour se distinguer des autres candidats.
Développez votre botte secrète en vous mettant aux dictées !
Kel é le problem ?
L’information a été largement commentée dans les médias : les petits Français ne savent plus écrire, si l’on en croit une expérience menée auprès d’enfants de CE2 en 2019. Soumis à une dictée déjà proposée à des élèves de leur âge en 1999, ils ont été 46 % à faire plus de 15 fautes, contre seulement 26 % trente ans plus tôt.
Si les fautes lexicales sont sensiblement les mêmes, la baisse de niveau est indéniable en grammaire et conjugaison. La faute est pour beaucoup imputable à internet, dont les forums et chats habituent les internautes à lire des contenus à l’orthographe douteuse : c’est un véritable cercle vicieux.
Et puisque les enfants d’hier sont les actifs d’aujourd’hui, ces lacunes ne sont pas sans conséquences dans le monde de l’entreprise où, selon une étude anglaise, 90 % des mails envoyés contiennent au moins une faute.
Pourquoi c’est grave ?
Notre époque est plus attachée à l’écrit que n’importe qu’elle autre avant elle. Mails, textos, commentaires laissés sur la toile…
Nous sommes constamment invités à nous exprimer par écrit. Dans l’entreprise, alors que les espaces sont éclatés comme jamais, le message constitue bien souvent notre premier contact avec certains collègues, partenaires ou même clients. Or, qui oserait croire que seul le contenu d’un mail compte, que le fond prend toujours le pas sur la forme ?
Si tel était le cas, il vous serait inutile de soigner le design de votre CV ou votre look le jour d’un entretien d’embauche : seuls votre parcours et vos compétences feraient la différence.
Tel n’est pas le cas : le soin que vous portez à votre orthographe est plus ou moins consciemment associé à l’importance que vous associez à votre interlocuteur. En effet, en constatant des erreurs (notamment de frappe), le destinataire du message pourra conclure que vous n’avez pas souhaité prendre quelques minutes de votre précieux temps pour vous relire.
Pire, des fautes de grammaire plus conséquentes pourraient le faire douter de vos compétences et de votre sérieux. Autrement dit, une orthographe déficiente pour vous faire perdre en crédibilité auprès de vos interlocuteurs professionnels, hiérarchie comme clients.
Une étude anglo-saxonne a d’ailleurs démontré qu’une faute d’orthographe sur une page d’un site marchant faisait chuter les ventes de moitié. Pour qu’un argumentaire doit être correctement écrit pour être cru.
Le programme d’été pour progresser
1. Pour l’orthographe : lire. C’est sans doute la manière la plus agréable pour améliorer son orthographe. Sans même vous en rendre compte, votre mémoire imprimera certains mots et vous permettra de les écrire instinctivement sans erreur. Cerise sur le gâteau : cette méthode fonctionne avec toute sorte d’ouvrages.
2. Pour la grammaire et la conjugaison : s’exercer. Alternez les exercices en ligne (beaucoup sont disponibles gratuitement) et écrits (il convient alors d’investir dans un ouvrage type Bescherelle, avec les corrections fournies).
3. Pour valider les acquis : s’inscrire au Certificat Voltaire. Ce diplôme –le seul reconnu par les employeurs– vous permettra d’afficher un niveau clair et de prouver vos compétences. L’épreuve, d’une durée de trois heures, consiste en une petite dictée et un QCM de 195 phrases à compléter. Le nombre de candidats double chaque année : 10 000 en 2019 (contre 1 000 en 2016).