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CINE / Les Révoltés (en salles le 15 juillet)

10/07/2015

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Synopsis /

A 19 ans, Pavel travaille à l’usine locale comme son père et son grand-père avant lui. Son temps libre, il le passe sur les bords de Loire avec Anja, son amie d’enfance dont il est aujourd’hui secrètement amoureux. Si Anja rêve d’émancipation et s’apprête à passer son bac, Pavel n’est pas inquiet : ils ont grandi ensemble, ils vieilliront ensemble. Mais alors qu’un plan social est annoncé à l’usine, Anja se laisse séduire par Antoine, le fils du patron. Pour la première fois dans sa vie, Pavel n’est plus sûr de rien.

 

A la seule lecture du scénario, il semble facile de placer ce film dans la lignée desfilms à résonnance sociale à la Dardenne ou Loach. Et pourtant, ce premier long-métrage de Simon Leclère est bien plus complexe, presque inclassable. A la fois parcours initiatique d’un jeu homme en recherche du sens de sa vie, romance adolescente, chronique documentaire et polar stylisé, il peut dérouter le spectateur, qui se laissera finalement prendre par l’identité multiple  du film.

« Je souhaitais m’adresser à un large public en ménageant différentes portes d’entrée dans le film », explique le réalisateur. En effet, chacun, selon son âge et son vécu, s’intéressera particulièrement à un aspect, bien que le point de vue soit toujours inattendu. Slalomant entre les sentiers battus, Simon Leclère choisit de présenter le monde ouvrier non plus par la voix de professionnels désabusés et rôdés aux luttes (bien que ceux-ci soient effectivement présents dans le film), mais à travers le regard d’un jeune de 18 ans, pour qui la vie professionnelle à l’usine est encore pleine d’inconnus, de perspectives et de possibles. A une époque où l’industrie peine à recruter, rares sont les longs-métrages mettant en scène la nouvelle génération de travailleurs sur machines ; le fait est louable, d’autant plus que cette vocation n’est jamais présenté comme un choix par défaut. « J’ai eu envie de poser un regard sur la régression [des avancées sociales], de parler de l’usine, du milieu ouvrier aujourd’hui. Mais je voulais le faire de manière romanesque, sans misérabilisme. […] Les usines changent de mains tous les cinq ans, le patron est invisible, le directeur n’est lui-même qu’un employé. Les ouvriers ne savent plus contre qui, contre quoi se battre. »

Ce mélange constant entre réalisme et allégorie (mourir pour se sentir vivant, se retirer du monde pour le voir avec plus de recul) permet au spectateur de tout accepter, jusqu’à un dénouement aussi inattendu que naturel, qui laissera au spectateur le loisir de réfléchir aux motivations et à l’avenir des protagonistes. Toujours trouble, jamais dans l’évidence ou le manichéen, le film refuse de trancher et nous laisse libres de nos interprétations. A vous de découvrir ce film intrigant et libre.


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