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[CINE] L’école de la vie : l’insertion professionnelle de grands enfants

13/11/2017

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« - Et que vas-tu faire avec ton salaire, Ricardo?

- L’économiser.

- Dans quel but ?

- Devenir quelqu’un. »


En apparence, Ricardo a tout de l’actif résilient et déterminé, lui qui cumule les jobs dans le seul but de se payer un petit appartement, qui symbolisera pour lui son autonomie et sa capacité à fonder une famille. Rien d’inaccessible, semble-t-il, et pourtant : il ne touchera probablement jamais au but. Car Ricardo est trisomique, et ce simple constat pose un certain nombre d’obstacles personnels et légaux sur son chemin.

C’est ce que s’attache à montrer ce documentaire qui, avec douceur et subtilité, interroge la définition de l’âge adulte. Tous les protagonistes en ont l’âge, les rides malgré leur bouille de bébés boudeurs, mais pas les droits. Impossible pour eux de toucher un salaire normal, de vivre chez eux, de se marier même. Depuis plusieurs décennies, ils travaillent au quotidien dans une école privée qui les enferme dans une bulle infantile tout en leur offrant une illusion de progression vers l’autonomie. La réalisatrice souligne ainsi, l’air de rien, la perversité d’un établissement qui verse à ses élèves-salariés des rémunérations qui ne compensent même pas les frais d’inscription. Difficile pour Ricardo de mettre de côté dans ces conditions. « Mon objectif n’était pas de faire un documentaire militant traditionnel qui exposerait une thèse mais de faire un film politique qui montre la frustration de mes personnages », explique Maite Alberdi.


L’ECOLE DE LA VIE (15 novembre 2017)


De Maite Alberdi


Anita, Rita, Ricardo et Andrés forment une bande de copains trisomiques qui partage les bancs de la même école depuis 40 ans. Mais ils aspirent à une autre vie. Ils voudraient juste pouvoir faire comme tout le monde : être autonome, gagner de l’argent, se marier, fonder une famille. Bref, qu’à plus de 50 ans, on ne les considère enfin plus comme des enfants ! Mais est-ce que l’école de la vie leur permettra de réaliser leurs rêves ?

Impossible cependant de taxer le documentaire de manichéisme ; les limitations (notamment en écriture ou mathématiques) des protagonistes sont clairement montrées. Le personnage de Rita, aussi hilarant qu’exaspérant, petite fille capricieuse dont on fête les 45 ans,  illustre bien ce statut particulier dans lequel se trouvent les personnes atteintes du syndrome de Down, coincées entre l’enfance et l’âge adulte, entre leurs aspirations légitimes de grandes personnes et leur développement intellectuel (bloqué pour certains autour de 10 ans). « Si nous entendons parler régulièrement d’enfants touchée par cette maladie génétique, nous n’avons pas l’habitude de voir des adultes trisomiques. » Une conséquence indubitable de l’espérance de vie avant très limitée de cette population (une trentaine d’année seulement il y a tout juste vingt ans), et dont la prolongation soulève de nombreuses questions.  Parmi elles, comment concilier encadrement et dignité, autrement dit leurs besoins et leurs aspirations ?


Le sujet est rare et, par conséquent, un peu déstabilisant : bien des spectateurs peuvent redouter de se confronter à leur méconnaissance du sujet, qui peut tomber dans le préjugé. Et pourtant,  on s’implique très vite dans les combats et les colères des personnages. On rit aussi, beaucoup, mais jamais contre eux. Tant et si bien qu’on sort du documentaire avec l’envie de savoir où ce petit monde en est aujourd’hui. Un joli moment.   

 

Découvrez la bande-annonce de L'ECOLE DE LA VIE


 

L’ECOLE DE LA VIE(15 novembre 2017)


De Maite Alberdi


Anita, Rita, Ricardo et Andrés forment une bande de copains trisomiques qui partage les bancs de la même école depuis 40 ans. Mais ils aspirent à une autre vie. Ils voudraient juste pouvoir faire comme tout le monde : être autonome, gagner de l’argent, se marier, fonder une famille. Bref, qu’à plus de 50 ans, on ne les considère enfin plus comme des enfants ! Mais est-ce que l’école de la vie leur permettra de réaliser leurs rêves ?



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