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Brassaï, pour l’amour de Paris !

05/03/2014

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L’exposition présentée à l’Hôtel de Ville de Paris jusqu’au 8 mars 2014, relate la passion qui a uni pendant plus de 50 ans Brassai, l’écrivain, le journaliste, le photographe, le cinéaste, à la ville de Paris et ses multiples recoins. Brassaï,était un amoureux de la capitale comme en témoigne cette grande exposition qui clôt la mandature de Bertrand Delanoë. Pauline eu la chance d’assister à la visite guidée de Agnès de Gouvion Saint-Cyr, critique d’art, ancien inspecteur général pour la photographie et spécialiste de Brassai. Focus sur une rétrospective à ne rater sous aucun prétexte.

Né Gyula Halasz le 9 septembre 1899 en Hongrie, Brassaïdécouvre Paris pour la première fois à l’âge de 3 ans. Il est émerveillé par la vie parisienne, les calèches, les belles dames en promenade, les enfants plein de vie, ainsi que par le cirque qu’il découvre à cette période et le cinéma le long des grands boulevards. Il considère ces souvenirs d’enfance parisiens comme des « petites madeleines » de Proust (le fait de pouvoir se remémorer un souvenir, une situation, à l’aide d’un simple parfum, d’un goût, d’une odeur, d’une sensation), des images « latentes » comme il disait lui-même qui reviennent sans cesse dans sa mémoire.

Après ses études d’art à Berlin, Brassaï revient à Paris en 1924, un séjour qui s’avérera définitif. D’abord journaliste, il se tourne ensuite vers la photographie. C’est d’ailleurs à ce moment là qu’il prend le nom de Brassaï. Paris devient alors le fil rouge de son œuvre, ainsi qu’une source d’inspiration inépuisable. Aux côtés de Henry Miller, Picasso, Prévert, Man Ray, Blaise Cendrars, il va découvrir les soirées nocturnes, ainsi que le milieu brillant des artistes et intellectuels des années 30 à Montparnasse.

La première partie de l’exposition se penche sur le Paris de Marcel Proust, sorte d’écho entre les images du Paris du début des années 1900 qui sont profondément marquées dans son esprit, et ses propres photographies. Il y a notamment la photographie d’un jeune garçon, qui pousse un bateau dans le bassin du jardin du Luxembourg. Brassai explique que cet enfant pourrait être lui lorsqu’il était petit, lorsqu’il jouait lui-même autour du bassin avec un petit voilier. 

La seconde partie met en exergue ses amis peu communs, comme Prévert ou Miller, qui l’emmènent dans des ruelles peu fréquentées, un peu sinistre. C’est là qu’il découvre les graffitis creusés par la main de l’homme sur les murs de Paris. Cette observation va le faire réfléchir à l’acte même de la création. Il prend très vite l’habitude de noter l’adresse des murs décrépis et de dessiner, sur de petits cahiers d’écolier, les accidents, les traces de salpêtre, les papiers déchirés, les éclats du froid et les graffitis. Les murs de Paris exercent sur lui une intense fascination, à tel point qu’il ressent comme une sensation d’urgence de les préserver de l’oubli et les faire connaître afin de faire sortir de l’ombre « l’art des humbles dépourvus de culture et d’éducation artistique, réduits à créer tout de leur propre fond, à tout réinventer de leur propre impulsion ».

La troisième partie, c’est le « Paris de nuit », cette série publiée en 1932 et qui rencontra un immense succès. L’ouvrage montre le Paris nocturne, avec un jeu affiché de l’obscurité, de l’ombre, de la pénombre. Il travaille sans lumière artificielle, juste avec celle de la rue comme les phares d’une voiture, les becs de gaz, les cigarettes ou la lumière provenant des immeubles.

Il se concentre également sur les personnes qui travaillent de nuit, le « Paris secret » avec ses cabarets (Folies bergères) et ses prostitués.

Cette partie montre enfin le lien qui unissait Picasso et Brassai. Tous deux adhéraient à l’idée qu’on connait bien un artiste en observant son atelier, ce qui les rapprochait. Toutefois, il ne partageait pas que cela, mais un amour véritable pour le cirque. Cela pouvait leur arriver d’assister à cinq représentations par semaine ! Ils étaient sensibles à l’étrange lumière, aux gens qui défient la mort et le hasard et aux animaux. Ils se promenaient tous les deux également dans les fêtes foraines. Ces déambulations avec Picasso sont immortalisées sur ces clichés. Les deux hommes adoraient aussi les femmes, c’est pourquoi la partie s’achève sur une série de femmes nues, étendues et quasiment en extase.  

La dernière partie consacre le Paris éternel, c’est-à-dire les lieux mythiques de Paris qu’il a sans cesse pris en photo tout au long de sa carrière. Elle présente également le film qu’il a réalisé en 1956 sur les animaux, un court-métrage de 21 minutes intitulé « Tant qu’il y aura des bêtes ». Ce film qui décrit le monde animal a été primé au festival de Cannes.

Paris a donc insufflé à Brassai une inspiration sous toutes ces formes plastiques. Il dira lui-même : « J’étais à la recherche du brouillard qui transforme les choses, de la poésie de la nuit qui transforme la ville, de la poésie du temps qui transforme les êtres… ».

Brassai, Pour l’amour de Paris, Hôtel de ville, exposition jusqu’au 8 mars 2013.

Pauline de Waele

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