Régulièrement, l’apprentissage revient sur le devant de la scène politique, d’autant plus en période de pré campagne électorale. Mais l’apprentissage est actif toute l’année : qu’on en parle ou non, il poursuit son chemin, tentant de convaincre un nombre toujours plus important de recruteurs, d’entreprises d’accueil, s’adaptant aux besoins du marché … visant perpétuellement à favoriser l’emploi des jeunes.
Nouvelles mesures gouvernementales
Nicolas Sarkozy a fait, à la fin du mois de janvier, quelques annonces concernant l’apprentissage. La plus remarquable est qu’au mois de février, sera voté un texte visant à porter à 5 %, entre 2012 et 2015, le quota de jeunes en alternance et en apprentissage dans les entreprises de plus de 250 salariés. Sous peine d’un doublement des sanctions pour celles qui ne respectent pas la loi.
Les réactions à cette annonce sont diverses ; Charles Bahry, délégué général du groupe CESI (groupe de formation et d’enseignement supérieur formant principalement des ingénieurs) est favorable à l’augmentation du quota. Mais, il regrette les moyens mis en œuvre pour parvenir à cet objectif.
Est-il vraiment utile de rappeler à quel point l’apprentissage – l’alternance, est un système de recrutement efficace : pour les entreprises, c’est l’opportunité d’enrichir l’équipe d’un jeune diplômé, avec deux ou trois ans d’expérience, formé aux spécificités de l’entreprise, immédiatement opérationnel … Les chefs d’entreprises en sont bien conscients puisque 71 % d’entre eux considèrent les contrats d’apprentissage ou d’alternance comme un moyen d’intégration efficace avant une embauche définitive. De la même façon, les jeunes alternants, et notamment les jeunes qui suivent un cursus d’alternance en troisième cycle, sont favorables à cette méthode d’enseignement qui leur permet d’accéder à des fonctions de haut niveau en se formant au contact de l’entreprise. Pour certains d’entre eux, ce moyen est le seul envisageable car ils n’auraient pas entrepris ce type de formation si elles n’avaient pas été accessibles par le biais de l’alternance, et de ce fait, rémunérées.
Si tout le monde est content …, pourquoi ne signe-t-on pas davantage de contrats en alternance ? Est-ce lié à l’insuffisance de sanctions à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas les quotas ? Non, d’après Charles Bahry, le problème est davantage lié au manque de moyens financiers. L’apprentissage est financé par les conseils régionaux, les entreprises et les branches professionnelles, trois acteurs qui ne sont actuellement pas très en fond…