De plus en plus d’agences américaines locales qui appliquent la loi à travers le pays se sont accaparées de ce qui était avant le rôle du F.B.I. et des autorités de l’Etat fédéral : alimenter les bases de données avec les ADN des suspects potentiels, avec ou sans leur consentement.
Cette pratique (qui apparaît au moment où l’intensification du respect de la vie privée est au cœur des débats après la révélation de la surveillance téléphonique et informatique par les services secrets fédéraux) va certainement prendre de l’ampleur suite à la décision de la Cour Suprême autorisant l’état du Maryland à collecter des échantillons d’ADN sur les personnes arrêtées pour des crimes graves.
La juridiction qui régit ce système de base de données donne à la police plus de pouvoir que les lois des états et des fédéraux. La police prélève parfois des échantillons d’ADN qui ne proviennent pas uniquement des personnes arrêtées pour crime grave (dans certains cas, ils sont issus de victimes innocentes qui n’ont pas conscience que leur ADN va être gardé pour des recherches futures…).
La ville de New-York a une basse de donné constituée de 11 000 suspects criminels. Dans le comté d’orange, le Calif (représentant du Ministère Public) détient 90 000 ADN et la plupart d’entre eux ont été obtenu en échange de l’abandon des charges contre certains petits délinquants.
Les raisons de ce phénomène sont multiples : certains chefs de police sont frustrés à cause des délais que cela peut prendre de faire un prélèvement d’ADN dans un laboratoire, d’autres veulent collecter les ADN des petits délinquants avant que ceux-ci ne parviennent entre les mains des états fédéraux ou nationaux en cas de condamnation ou d’arrestation.
Adapté du New-York times du 12 juin 2013
Florine Prévot