L’herbe n’est pas plus verte dans le pré d’à côté, et pourtant. Pour certaines personnes, franchir une nouvelle étape dans sa carrière ou retrouver du sens au travail implique de prendre du recul, littéralement. Adieu la France, bonjour l’ailleurs : ils étaient plus de deux millions de Français à vivre hors de nos frontières en 2015.
Parmi eux, Clémentine. Curieuse et baroudeuse, cette jeune active s’est enfuie de sa terre natale dès que l’occasion s’en présentait, au gré des stages et opportunités professionnelles qui s’offraient à elle. Depuis les Pays-Bas où elle réside actuellement, elle a répondu à trois petites questions.
Elevée à la baguette (de pain) dans une dizaine de régions françaises et jusque sous les cocotiers antillais, championne du carton de déménagement depuis son plus jeune âge, Clémentine a trimballé ses feutres et ses valises sous le soleil espagnol et goûté aux joies de l'accent gallois et du thé british avant de venir les poser au pays des tulipes. Les vélos sans freins à main, le gouda et les méandres du néerlandais ? Même pas peur. Et c'est sur le blog "Dessine-moi un expat''* qu'elle traduit les joies de la vie d'expatrié en quelques coups de feutres !
Après un bac L, j’ai fait une prépa littéraire qui m’a menée à une école de traduction : l’ISIT. J'en suis sortie avec un diplôme de traduction en poche et des idées d’expatriation en tête. Il y avait beaucoup de choses qui m’intéressaient : la diplomatie culturelle, la traduction forcément, mais aussi la rédaction. J’ai fini par atterrir à Amsterdam, où je suis rédactrice pour une agence de voyage en ligne tout en travaillant en freelance en tant que traductrice et illustratrice - notamment pour le site Courrier Expat*.
Non c’était vraiment quelque chose que je visais : j’ai passé toute mon enfance à déménager à droite à gauche avec ma famille, et je ne me suis jamais vue rester à un seul endroit toute ma vie. Au cours de mes études j’ai fait quasiment tous mes stages à l’étranger et à chaque fois, si je n’avais pas été obligée de revenir pour terminer mes études, je serais restée. J’adore être plongée dans une culture qui n’est pas la mienne, apprendre de nouvelles langues… Du coup, après mon diplôme, je n’ai cherché qu’à l’étranger !
Bien préparer le côté administratif de l’expatriation, avec une liste des choses pratiques à faire avant de partir et en arrivant sur place (assurances, banque, etc…) : c’est plus rassurant. Se préparer à avoir des hauts et des bas au départ, le temps de s’adapter. J’ai eu de la chance, je ne suis jamais passée par là, mais ça peut arriver ! Arriver en étant ouvert à tout, s’ouvrir à la culture locale sans vouloir à tout prix retrouver ce qu’on avait en France.
L’info en plusEn plus de Clémentine, les Pays-Bas accueillaient 24 000 Français en 2015 (soit une augmentation de 1 % par rapport à l’année précédente). Le pays se classait donc 15ème des destinations préférées des expat’ hexagonaux.
Au sommet du podium trône la Suisse (175 700, + 5 % en un an), suivie des Etats-Unis (141 942, + 4 %) et le Royaume-Uni (127 837, + 1 %). Avec le Brexit, le sort des Français vivant de l’autre côté de la Manche est plus qu’incertain. L’Angleterre pourrait donc se faire piquer la place par la Belgique. |