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« Roman d’une garde-robe » au musée Carnavalet : le chic d'une parisienne de la Belle Epoque aux années 30

05/03/2014

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Le musée Carnavalet présente jusqu’au 16 mars quelques 400 pièces exceptionnelles créées dans le milieu parisien de la mode de la fin du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les pièces présentées ont pour la plupart appartenu à Alice Alleaume, une élégante parisienne immergée toute sa vie dans le monde de la haute couture. Elle est très tôt initiée à cet univers, puisque sa mère est « couturière en robe » et que sa sœur aînée, Hortense, travaille pour Charles F. Worth, le fondateur de la haute couture, comme première vendeuse dans sa maison de vente au 7, rue de la Paix. Quelques pièces présentées appartiennent d’ailleurs à ces deux dernières. De 1912 à 1923, Alice Alleaume devient elle-même la première vendeuse de la prestigieuse maison Chéruit, où elle acquiert la majeure partie de sa garde-robe. Une pièce entière de l’exposition est d’ailleurs dédiée à la redécouverte de cette maison, qui est l'une des premières à s’installer, en 1900, place Vendôme. Mais l’exposition donne également à voir les pièces d’autres grandes maisons de couture parisiennes où Alice s’approvisionne tout au long de sa vie, parmi lesquelles Worth, Doucet, Alphonsine, Demay et Lanvin.

Au cours de cette exposition, le visiteur pourra se projeter dans un univers de luxe et d’élégance en parcourant les carnets de vente d’Alice, couverts des noms de femmes illustres et s’émerveiller devant le savoir-faire des couturiers de la capitale de la mode du début au XXe siècle, devant la qualité des étoffes, la précision des brodures et le raffinement des parures. Dans la dernière salle est présentée une impressionnante collection de fleurs artificielles, servant d'ornements, qui ont été remises en forme à l’occasion de l’exposition. Elles nécessitaient une telle délicatesse dans leur confection, que les ouvrières spécialisées dans leur fabrication suivaient pour cela une formation de sept années.

La fastueuse garde-robe d’Alice Alleaume nous fait en outre revivre l’histoire de la société parisienne et de ses femmes du tournant du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les premières robes présentées, datant des années 1890-1900, dissimulent le corps avec de longues manches et des cols montants et entravent les mouvements avec leurs corsages, leurs tailles serrées et leurs longueurs. A la veille de la Première Guerre mondiale, alors que les femmes s’apprêtent à faire une entrée massive dans le monde du travail, apparaît le premier tailleur dans la garde-robe d’Alice. Mais c’est lorsque s'opère le passage aux Années folles que l’on voit les formes évoluer. Les décolletés s’accentuent, la taille est abaissée au niveau des hanches et la robe raccourcit tout en épousant des formes plus longilignes. La femme s’émancipe et préfère des habits plus fonctionnels : le pyjama remplace la robe d’intérieur, Alice adopte le sweater en maille et le cardigan, ainsi que le maillot de bain en jersey. Enfin, dans les années 1930-1940, époque plus sombre et plus austère, on constate un retour au classicisme dans la garde-robe de l’ancienne première vendeuse de Chéruit. Le noir et les couleurs sombres dominent. Les robes semblent plus modestes. Elles sont longues, fuselées et taillées dans le biais. En y regardant de plus près, on peut cependant constater la virtuosité des couturiers parisiens qui jouent avec les matières et y incrustent nervures et broderies.

Cette exposition est donc une façon ludique d’observer l’évolution de la place des femmes dans la société, tout en plongeant dans le faste d’un monde révolu. Rendez-vous donc au Carnavalet jusqu'au 16 mars !

Maïwenn Lamy 

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